abril 10, 2015

Appel des cinéastes européens - A call from Europe's filmmakers - Appello dei cineasti europei. Pour une meilleure diffusion des œuvres européennes en Europe



Institut français Italia


Image: Institut français Italia sur Facebook. Des cinéastes européens avec Emanuele Crialese y Michel Hazanavicius en Ambassade de France en Italie.


«L'Institut français Italia et l'Ambassade de France en Italie, avec UniFrance films, l’ARP et la Commission du Film d'Ile-de-France, en collaboration avec Roma Lazio Film Commission, ont accueilli le 9 avril au Palais Farnese une matinée consacrée à la diffusion du cinéma européen et au statut du droit d’auteur en Europe.

»Au cours de ces rencontres, organisées dans le cadre de la Vème édition du festival “Rendez-Vous, appuntamento con il nuovo cinema francese” un appel des cinéastes européens pour une meilleure diffusion des œuvres européennes en Europe et pour la protection du droit d’auteur a été. [...]


PREMIERS SIGNATAIRES
FIRST SUPPORTS
PRIMI FIRMATARI

Lucas Belvaux
Emanuele Crialese
Jean-Pierre Dardenne
Luc Dardenne
Dante Desarthe
Matteo Garrone
Costa Gavras
Amos Gitaï
Michel Hazanavicius
Kamen Kalev
Paul Laverty
Mike Leigh
Ken Loach
Daniele Luchetti
Ursula Meier
Cristian Mungiu
Rebecca O’Brien
Jean-Paul Salomé
Volker Schlöndorff
Maurizio Sciarra
Abderrahmane Sissako
Paolo Sorrentino
Béla Tarr
Joachim Trier
Fernando Trueba
Wim Wenders




»Appel des Cinéastes européens

»Les discussions qui ont animé cette première Journée de Rome témoignent de la même urgence: alors que les fondations mêmes du droit d’auteur sont remises en question par ceux qui, en Europe, n’y voient à tort qu’un obstacle à la circulation des œuvres, nous voulons redessiner, en profondeur, la manière d’exposer notre cinéma et de le faire circuler entre nos pays.

»Nos films témoignent, chacun à leur façon, à travers nos regards de cinéastes, de la vision à la fois la plus personnelle et la plus collective de l’Europe, dans toutes ses complexités: ses violences et ses joies, ses caricatures et ses réalités, ses conflits et ses unités, ses absurdités et ses rêves...

»Ils sont en eux-mêmes une forme d’espérance et participent sans doute, humblement, à la construction d’une identité européenne.

»A l’heure où un grand nombre de pays d’Europe font face à de nouveaux mouvements obscurantistes aux relents de haine, les lueurs d’espoir peuvent aussi venir du cinéma.

»C’est la raison pour laquelle il est de notre responsabilité de réfléchir à favoriser une meilleure circulation des œuvres nationales à travers le continent qui est le nôtre, en prenant garde toutefois à ce que ce ne soit pas au détriment de la vitalité de notre création.

»Il n’est pas normal que toutes les cinématographies d'Europe peinent à être accessibles pour tous les publics.

»Nous demandons donc à l’ensemble des autorités publiques, institutions européennes, aux instances nationales de régulation en matière de cinéma, aux EFAD, ou encore aux chaînes de télévision, de réfléchir avec nous à des mesures positives en matière de diffusion et de promotion des œuvres européennes, afin que l’Europe soit irriguée de tout son cinéma.

»Pour cela, il faut porter une attention à tous les moyens de diffusion:

»– auxsalles de cinéma: les efforts doivent être poursuivis pour pallier aux déserts cinématographiques qui existent encore dans de nombreux territoires. Il faut à la fois éviter la fermeture des salles existantes et en permettre l’installation de nouvelles. Les salles indépendantes ne doivent pas être laissées pour compte dans l’équipement numérique. Une vigilance particulière doit être portée aux aides qui facilitent et accélèrent la distribution des films dans les salles à l’échelle européenne: elles restent le meilleur lieu de rencontre entre le cinéma et son public.

»– aux chaînes de télévision: nous engageons d’ores et déjà les chaînes publiques à travailler à une charte de meilleure diffusion des œuvres européennes, en travaillant notamment sur les échanges ou en travaillant à des programmations mutuelles ou réciproques. Il faudra aussi les aider à développer leur déclinaison numérique (notamment la télévision de rattrapage), dans un modèle économique sain et non destructeur de valeur. L’espoir d’une plateforme de diffusion du cinéma indépendant européen doit être un objectif crédible. Il peut venir des télévisions.

»– auxplateformes de VOD: il faut repenser une régulation européenne pertinente pour l’émergence d’acteurs européens capables de concurrencer les géants mondiaux. Internet a été longtemps l’objet de nos inquiétudes, notamment matérialisés par les ravages du piratage. Nous voulons croire qu’il peut être aujourd’hui le meilleur partenaire du cinéma européen, s’inscrire dans un cercle vertueux du partage de la valeur où tous opérateurs contribueraient au financement de la création et devenir un moyen exceptionnel d’exposition de nos œuvres.


»Pour cela, la Commission européenne doit adapter ses directives: sur les média audiovisuels, mais aussi sur la fiscalité. Elle doit nourrir deux ambitions: encourager le développement des acteurs européens qui financent et éditorialisent le cinéma européen, et insérer les géants mondiaux du Net dans la fiscalité et l’économie de la création.

»Nous devons d’urgence imaginer une fiscalité culturelle pour les acteurs mondialisés de la diffusion. Les pistes évoquées en France par la Ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin sur la taxation de la bande passante nous semblent une voie pertinente à explorer, et la réflexion doit pouvoir être menée jusqu’à son terme.

»D’ores et déjà, nous demandons à la Commission européenne, à travers Europe Créative, de dégager des moyens pour le sous-titrage et l’adaptation des œuvres européennes dans les autres langues du continent, à un haut niveau de qualité. La disponibilité de nos films dans d’autres langues permette une meilleure circulation des films sur les chaînes publiques, les plateformes de VOD, accélère la distribution des films dans les salles et leur circulation à l’échelle européenne et mondiale. On le voit de plus en plus, la disponibilité des films, de façon légale, c’est aussi un enjeu dans la lutte contre le piratage et dans la prévention de ses effets désastreux sur la création. Un enjeu sur lequel il est aussi urgent que la Commission européenne s’exprime et intervienne pour soutenir les initiatives prises en faveur de la circulation des œuvres en Europe et lutter efficacement et courageusement contre le développement du piratage.

»Nous partageons avec la Commission européenne la volonté de favoriser l’accès des films à tous. Ils sont un élément essentiel de l’éducation à l’image et, au-delà sans doute, de l’éducation des consciences. Mais ne nous trompons pas de moyens pour y parvenir: cela serait ravageur pour le cinéma.

»Nos socles communs, comme le droit d’auteur ou l’exception culturelle, doivent être préservés pour servir d’aiguillon à une nouvelle politique culturelle européenne.

»Rome, le 9 avril 2015.




»A Call from Europe’s filmmakers

»The talks of today, during this Rome Rendez-Vous, account of the same urgency : as copyright’s core principles are being questioned by some who erroneously think they hinder culture’s availability, we want to set out a new way of exhibiting our cinema. We want to redefine how cinema can circulate from one country to the next.

»Our films testify, each in their own way, through our filmmakers’ eyes, of a vision that is both more personal and collective of what Europe is and can be. It tells of all its complexity: its violence and its joys, its parodies and realities, its conflicts and unities, its absurdity and its dreams...

»Our films are a form of hope, and they humbly but surely contribute to the construction of a European identity.

»At a time when a number of our countries have to face new obscurantist trends that reek of hate, a glimmer of hope can come from cinema.

»This is the reason why it is our responsibility to think of ways to improve the circulation of national works throughout our continent. We have to do so while making sure we do not hinder the vitality of cinematographic creation.

»It shouldn’t be that all the cinematographies of Europe struggle to be accessible to all their audiences.

»Therefore, we ask to the public authorities of Europe, to our national regulatory parties for cinema, to the EFAD, and even to the television broadcasters, that we collectively think of affirmative measures in terms of distribution, broadcasting and promotion of European films. Europe should be flush with all of its cinema.

»For this to be possible, we need to adress all the different means of distribution:

»– With the movie theatres: efforts have to be maintained to mitigate the theatrical deserts that still exist in a number of places. We must make it our best effort so that no existing theater has to shut down, while new ones can be implemented. Independent theatres should not be forgotten in terms of digital equipment. We need to take a particular attention to how we can accelerate and facilitate theatrical distribution on the scale of Europe: movie theatres remain the best place to meet for films and their audience.

»– With TV broadcasters: we ask that public broadcasters work on a charter for a better spreading of European films between them throughout Europe, with a focus on exchanges, but also mutual and reciprocal programming. They should also be aided in the development of their digital versions. We hope for an independent European digital film platform, and TV broadcasters could very well be at the core of such an initiative.

»– With VOD platforms: we need to rethink our regulation so that it is apt and to date. It should make possible the rise of a European player, capable of competing with global ones. The Internet has long been the subject of our worries, particularly since it helped piracy develop to previously unknown levels. We want to believe it can today become the best partner of European cinema. It can be part of the virtuous circle that comes from sharing wealth and value between all those who contribute to the financing of creation, as they become exceptional means of exhibitions for our films.


»For all of this to be possible, the European commission has to adapt some of its directives, whether it is to address specifically audiovisual Medias or their tax system. The commission needs to set itself to two goals: to spur the development of the European players who finance and editorialize European cinema; to encompass the global internet giants within creation’s tax system and economy.

»We must urgently devise a cultural tax system to which the global players should be a part of. The ideas of the French Ministry of Culture Fleur Pellerin about a taxation of bandwidth usage should be taken into consideration and thought out.

»We already ask the European commission to develop new means, through Europe creative, for quality subtitling and adaptation of European films in other European languages. The availability of our films in other languages is what makes their circulation on TV broadcasters and VOD platforms possible. It also helps accelerating theatrical distribution on a European and global scale. The legal availability of films is ever more obviously a way to hinder piracy and prevent its disastrous effects on creation. The European commission has to take an effective and courageous stance against piracy, and needs to promote initiatives that try to help films be available throughout Europe.

»We share the European commission’s will to facilitate film availability to all. Films are an essential part of what it is to understand images and clips. Beyond that, films are without a doubt a means towards the elevation of consciences. Let us not be mistaken in how we address that: it would be very destructive to filmmaking.

»Our common grounds such as copyright or cultural exception have to be protected and be at the core of a new European cultural policy.

»Rome, April 9, 2015.




»Appello dei Cineasti europei

»Le numerose discussioni che hanno animato questa prima Giornata di Roma dimostrano un'urgenza condivisa da tutti: mentre i fondamenti stessi del diritto d'autore sono rimessi in discussione da coloro che, in Europa, li considerano a torto un ostacolo alla circolazione delle opere, affermiamo la nostra volontà di ridisegnare nella sua essenza il modo di mostrare e far circolare i nostri film tra i nostri paesi.

»Attraverso il nostro sguardo di registi, le nostre opere cinematografiche testimoniano, ciascuna a modo suo, una visione profondamente personale e al contempo profondamente collettiva dell'Europa in tutte le sue complessità, con le sue violenze e le sue gioie, le sue caricature e le sue realtà, i suoi conflitti e le sue coesioni, le sue assurdità e i suoi sogni...

»Costituiscono di per sé una forma di speranza e senza dubbio contribuiscono, nel loro piccolo, alla costruzione di una identità europea.

»In un momento in cui un elevato numero di paesi europei si trova ad affrontare nuovi movimenti oscurantisti venati di odio, dei barlumi di speranza possono anche arrivare dal cinema.

»Per questo motivo, una delle nostre responsabilità sta nel condurre una riflessione atta a favorire una migliore circolazione delle opere dei singoli paesi attraverso un continente che è il nostro, stando tuttavia bene attenti ad evitare che questo avvenga a discapito della vitalità della nostra creatività.

»Non è normale che tutte le cinematografie europee abbiano difficoltà ad essere accessibili a tutti gli spettatori.

»Chiediamo dunque all'insieme delle autorità pubbliche, alla Commissione europea, agli organismi normativi nazionali, alle Agenzie cinematografiche europee e, ancora, alle emittenti televisive, di unirsi a noi in una riflessione su misure concrete da mettere in atto nell'ambito della circolazione dei film, affinché l'Europa sia permeata di tutto il suo cinema.

»Per far questo, è necessario focalizzare l'attenzione su tutti i mezzi di diffusione dei film:

»– lesale cinematografiche: bisogna moltiplicare gli sforzi per contrastare il deserto cinematografico tuttora esistente in numerosi territori. È necessario evitare la chiusura delle sale esistenti e al tempo stesso consentire la creazione di nuove strutture. Le sale indipendenti non devono essere trascurate nella dotazione dell'attrezzatura digitale. Occorre vigilare in modo particolare sugli aiuti che facilitano e accelerano la distribuzione dei film nei cinema di tutta Europa: la sala resta il migliore luogo di incontro tra un film e il suo pubblico.

»– le reti televisive: sollecitiamo le emittenti di servizio pubblico ad impegnarsi fin d'ora nel redigere una Carta per una migliore trasmissione delle opere cinematografiche europee, concentrando gli sforzi in particolare sugli scambi e lavorando su programmazioni condivise e reciproche. Sarà anche necessario aiutarle a sviluppare i loro canali digitali (in particolare la Catch-up TV), nel contesto di un modello economico sano che non distrugga il valore dell'opera. La speranza della creazione di una piattaforma di diffusione del cinema indipendente europeo deve essere un obiettivo credibile. Può scaturire delle emittenti televisive.

»– lepiattaforme di Video On Demand: è necessario ripensare un regolamento europeo specifico a seguito della comparsa di operatori europei capaci di competere con i giganti mondiali. Per molto tempo Internet è stata oggetto delle nostre preoccupazioni che si sono materializzate in particolare con i danni provocati dalla pirateria. Vogliamo credere che forse oggi sia la migliore partner del cinema europeo. Una rete interconnessa adeguatamente regolamentata può diventare uno straordinario mezzo per mostrare le nostre opere.


»A tal fine, la Commissione europea deve adattare le sue direttive sui media audiovisivi, ma anche sulla fiscalità. Deve perseguire due obiettivi ambiziosi: incoraggiare la crescita di soggetti europei che si adoperino per il finanziamento e l'editorializzazione del cinema europeo e inserire i giganti mondiali della Rete nella fiscalità e nell'economia della creazione.

»È doveroso e urgente individuare una fiscalità culturale per gli operatori globalizzati della diffusione delle opere. L'ipotesi suggerita dalla Ministra della Cultura e della Comunicazione francese Fleur Pellerin di una tassazione della larghezza di banda ci sembra una strada pertinente da esplorare ed è essenziale poter condurre sino in fondo una riflessione in merito.

»Chiediamo fin d'ora alla Commissione europea di rendere disponibili, attraverso il Programma Europa Creativa, delle risorse per tradurre le opere europee nelle altre lingue del continente. Queste traduzioni permettono una migliore circolazione dei film sulle reti televisive pubbliche e sulle piattaforme di VOD e accelerano la distribuzione dei film nelle sale cinematografiche a livello europeo. Constatiamo sempre più che la possibilità di disporre di film in un contesto di legalità è anche il modo più efficace per contrastare il fenomeno della pirateria e prevenire le sue disastrose conseguenze sulle opere d'ingegno. È una questione cruciale sulla quale è oltremodo urgente che la Commissione europea si esprima e intervenga a sostegno delle iniziative già intraprese per favorire la circolazione delle opere in Europa e lottare in modo efficace e coraggioso contro il dilagare della pirateria.

»Condividiamo con la Commissione europea la volontà di favore l'accesso ai film a tutti. Le opere cinematografiche costituiscono un elemento essenziale dell'educazione all'immagine, oltre che, senza dubbio, dell'educazione delle coscienze. Ma non dobbiamo sbagliare la modalità di raggiungimento di questo obiettivo, altrimenti gli effetti sul cinema sarebbero devastanti.

»Le nostre basi di valori comuni, come il diritto d'autore e l'Eccezione culturale, devono essere preservate per fungere da sprone nel tracciare una nuova politica culturale europea.

»Roma, 9 aprile 2015.»









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